Ca Mau

Ca MauL’extrême-sud de la Patrie, à la forme d’un cap, avance dans la mer. Le Mékong, au fil du temps, a formé une région écologique originale semblable à celle de l’embouchure de l’Amazone. Du chef-lieu de Cà Mau aux forêts de cajeputiers ou aux langues de terre de palétuviers, les paysages ont beaucoup changé au fil des années. c’est maintenant une région économique où se pratiquent la pêche, l’agriculture et la sylviculture et dont la force motrice est l’aquaculture .

L’image des racines aériennes se répandant de tous côtés en vue d’accueillir les alluvions du Mékong montre comment s’est fait l’accroissement des terres émergées à l’extrême-sud du Vietnam. La nature a favorisé Cà Mau en lui faisant don d’une région écologique couverte de forêts de cajeputiers (U Minh Ha) au nord de la province, et d’une autre de massifs de palétuviers sur ses deux côtés Est et Ouest, au sud de la province. Plus de 500 km de canaux et d’arroyos  communiquant entre eux et 254 km de côtes constituent une vaste zone de pêche en communication avec les eaux de la mer d’Orient et du golfe de Thaïlande.

La vie des habitants de Cà Mau, étroitement liée à la nature, est facilitée par l’abondance des ressources forestières et maritimes. Pendant les guerres de résistance contre les envahisseurs, Cà Mau fut une base inattaquable de la révolution du Sud Vietnam durant une trentaine d’années. Outre une partie de ses forêts de cajeputiers et de ses mangroves transformées en rizières ou en plans d’eau pour l’élevage des crevettes, Cà Mau possède aussi plus de 105.000 ha de forêts dont 25.000 ha de forêts de protection. Des projets prioritaires de boisement et de reboisement, une production croissante de marchandises agricoles et aquatiques, et la conservation d’un environnement sain contribuent à y rendre la vie meilleure qu’ailleurs.

Dans la région d’U Minh Ha

Les forêts de cajeputiers d’U Minh Ha, d’une superficie de 60.000 ha sont concentrées dans les chantiers d’exploitation forestière et les pêcheries des districts d’U Minh, Trân Van Thoi et Thoi Binh.

Au chantier d’exploitation forestière de Sông Trem (district de Thoi Binh), les forêts de cajeputiers sont bien protégées grâce à une politique de contrats forfaitaires qui consiste à confier les forêts aux soins de plus d’un millier de foyers paysans qualifiés qui, en plus, y pratiquent la pisciculture, l’élevage et des plantations. Cent dix hectares de cajeputiers sont destinés à établir une zone de tourisme écologique où les visiteurs pourront se promener en bateau, respirer à pleins poumons la senteur des cajeputiers, se balancer dans un hamac bercés par le chant des oiseaux, déguster miel  et autres spécialités locales ou écouter des airs folkloriques du Nam Bô.

U Minh Ha possède aussi une forêt de cajeputiers spécifique à Vô Doi (district de Trân Van Thoi), d’une superficie de 400 ha, où se trouvent un massif  de cajeputiers primaire installé sur une épaisse couche de tourbe et qui abrite une faune et une flore rare et précieuse.

Au hameau de Xom Mui, à l’extrême-sud

Le point 0, l’extrême-sud du pays, se trouve au hameau de Xom Mui. Un tronçon de route long de 60 km, avec plusieurs ponts, le reliant au chef-lieu de Cà Mau, sera inauguré en 2005. Pour se rend dans ce hameau reculé, il faut parcourir 120 km de voies fluviales entourées de cajeputiers et de cocotiers d’eau, en passant à côté de nombreux  embarcadères animés implantés le long du fleuve. Le  district de Ngoc Hiên, à l’extrême sud,  possède maintenant 20.000 hectares de forêts de palétuviers concentrés dans 12 chantiers d’exploitation forestière, lesquels sont entretenus pour devenir des forêts de protection et écologiques.      

Au hameau de Xom Mui, à l’extrême-sud, du district de Ngoc Hiên, existe un procédé original de pêche marine : profitant du jeu de la marée, on tend à une certaine profondeur  des filets qui capturent les fruits de mer. Les produits marins séchés comme poissons, crevettes, seiches… restent les spécialités de Xom Mui.

Une visite au hameau de Xom Mui pour connaître l’histoire du défrichement des nouvelles terres constitue un voyage inoubliable. Cette nature est tellement belle qu’un projet de réserve nationale de la Pointe de Mui Cà Mau est actuellement en cours de réalisation.

Le Parc national de Mui Ca Mau

Il est dit qu’autrefois, des gens du Nord qui ne supportaient plus la rigueur du régime féodal ont émigrés au Sud, puis se sont installé à Mui Ca Mau. Au fil des années, ils ont compris les paroles des leurs ancêtres : « la forêt, c’est l’or, la mer c’est de l’argent ». Actuellement, le Parc national de Mui Ca Mau contient beaucoup de mystères à découvrir.

Situé à 100 km du centre de la ville de Ca Mau, dans la province du même nom située sur un cap à l’extrêmité Sud du pays, ce parc couvre 41 826 000 ha dont 26000 ha d’étendues maritimes et de terres alluviales.

Il est réputée pour sa faune (des centaines d’espèces répertoriées) et sa flore très originales. On a compté 71 espèces de poissons, 21 espèces de crustacés, 9 crabes et 2 de céphalopodes. Chaque année, sont pêchés en moyenne 212  000 tonnes de poissons et 25 000 tonnes de crevettes.

Le docteur Dao Huy Giap nous informe que le projet de recherche est en cours. « Nous nous préparons à recenser les potentitalités du parc, à éliminer les menaces pesant sur les écosystèmes, à établir un système de supervision à long terme de la biodiversité et à  renforcer les capacités des cadres du parc ».

Nous savons que le Parc national de Mui Ca Mau est l’un des lieux les plus importants du programme national de préservation de la biodiversité au Vietnam. Des études sur l’avifaune côtière du Vietnam et d’Asie-Pacifique y ont été réalisés. Les caractéristiques géographiques et géomorphologiques de ce parc, uniques au Vietnam, ont permi de créer une zone écologique à la fois fluviale et maritime. Il est très intéressant de suivre sur le terrain les scientifiques. Nous avons pris un bateau à moteur pour parcourir rivières et arroyos à travers la mangrove. Avec 22 espèces de végétaux de milieu aquatique répertoriée, le Parc national de Mui Ca Mau est « une rare et précieuse source de gènes».

Le par possède aussi une faune exceptionnelle. Selon le docteur Nguyen Xuan Dang, un expert de l’équipe de recherche, il existe 13 espèces de amminfères appartenant à neuf familles dont le tigre (Panthera tigris) et de Ca Khu (Trachypithecus cristatus) inscrits dans le Livre rouge de l’Union internationale pour la nature. Il y a aussi des espèces plus communes comme loutres, écureuils, putois et singes. Chaque année, au mois d’août, des milliers d’oiseaux viennent nicher dans la mangrove. Le Parc national de Mui Ca Mau compte 74 espèces d’oiseaux appartenant à 23 familles, dont cinq inscrites dans le Livre rouge, comme l’aigrette chinoise (Egretta eulophotes), le pélican à pattes grises (pelecanus philipinensis), Giang Sen (ibis leucocephalus), la bécanssine à bec courbé (Numentius madagascariensis et quan trang (Treskiotis melanocephalus).

En visant le Parc national de Mui Ca Mau, vous pourrez admirer la beauté des mangroves couvrant la côte et les berges des cours d’eau, servant de barrières contre le vent et l’érosion. Ces forêts permettent de retenir les alluvions marins. Chaque année, la flore submergée à l’ouest du parc gagne près de 100 mètres sur la mer, créant un environnement idéal pour la reproduction et le développement des crevettes, des poissons et des mollusques.

Le Parc national de Mui Ca Mau abrite de nombreuses espèces animales rares et précieuses, tels que le singe à longue queue, le pélican à pattes grises, etc.